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Maîtriser l’Irrigation de Précision : Le Secret pour des Récoltes Exceptionnelles


Chez Botafarm, on le dit souvent : bien irriguer, ce n’est pas juste donner de l’eau. C’est une science, une stratégie, presque un art. Si tu veux booster la croissance de tes plantes, maximiser ton rendement, et obtenir une qualité digne des meilleurs dispensaires, tu dois apprendre à piloter ton irrigation avec précision.

Pas de panique : dans cet article, on t’explique tout pas à pas, de façon claire, imagée et sans jargon incompréhensible (enfin… on te le traduit !).

Pourquoi l’irrigation est si importante ?

Imagine tes plantes comme des athlètes de haut niveau. Elles ont besoin d’un équilibre parfait entre entraînement (lumière, CO₂, température) et alimentation (engrais + eau). Si tu donnes trop ou trop peu, ou au mauvais moment, elles s’essoufflent, se blessent, ou font un burn-out (oui, même les plantes !).

Un bon arrosage, c’est :

  • Donner la bonne dose, au bon moment,

  • Adapter les quantités et la fréquence à la croissance de la plante,

  • Et surtout, savoir quand provoquer un stress… oui, un petit stress bien placé peut faire des merveilles (on en reparle plus bas).

Les outils indispensables

Avant de commencer, il te faut le bon matos. Voici ta trousse du parfait cultivateur :

  • Un mètre EC (pour mesurer la concentration d’engrais dans l’eau) et un mètre pH : calibrés souvent !

  • Un capteur de substrat : pour savoir ce qui se passe dans la zone racinaire (humidité + EC).

  • Un programmateur d’arrosage : pour envoyer des petites doses tout au long de la journée.

  • Un système de micro-irrigation bien réglé, avec pompe, filtres, et goutteurs calibrés (ex. 1/4 ou 1/2 gallon par heure).

Le lexique à connaître (on te le traduit)

VWC : c’est le pourcentage d’eau dans ton substrat. Imagine un verre d’éponge : plus il est mouillé, plus le VWC est haut.

Dryback : c’est le moment où ton substrat sèche entre deux arrosages. Ce séchage contrôlé est super important !

Runoff : c’est l’eau qui sort du pot. Trop ? Tu gaspilles. Pas assez ? Tu accumules les sels.

EC du substrat : c’est la concentration de nutriments autour des racines. Trop élevé = brûlure. Trop bas = carence.

Input EC : l’EC de ta solution nutritive.

EC stacking : technique pour faire monter l’EC dans le substrat en réduisant le runoff.

L’analogie qui tue : pot 1L vs pot 10L

Un petit pot (genre 1 ou 2 gallons), c’est comme une Ferrari : réactif, rapide, facile à contrôler.

Un gros pot (genre 5 gallons), c’est un semi-remorque : plus lent, plus stable, mais dur à manœuvrer.

En irrigation de précision, on préfère la Ferrari, car elle réagit vite aux changements d’arrosage.

Les 4 phases d’irrigation : la partition du chef d’orchestre

🎯 Imagine ton arrosage comme un morceau de musique en 4 temps. Chaque phase a son rôle :

  1. P0 – Le silence avant la note : quand les lampes s’allument, on laisse la plante transpirer avant d’arroser. Ce petit stress du matin aide à renforcer les racines.

  2. P1 – La montée : c’est la série de petits arrosages qui remontent le VWC jusqu’au niveau cible, avec un peu de runoff (2 à 7 %). On fait des "shots" de 2 à 6 % toutes les 15 à 30 minutes. C’est progressif, comme remplir une éponge goutte à goutte.

  3. P2 – Le rythme de croisière : on maintient le niveau d’humidité stable pendant la journée, avec des petits shots réguliers.

  4. P3 – Le séchage du soir : quand on arrête d’arroser, le substrat se met à sécher. C’est cette période de dryback qui va déclencher un signal à la plante : « Hé, pousse plus de racines ou plus de fleurs ! »

Le pilotage des cultures (crop steering) : jouer sur le stress pour guider la plante

La plante, selon ce que tu lui fais vivre, va :

  • S’épanouir en feuilles et racines si tu lui donnes confort et humidité (stratégie végétative),

  • Se concentrer sur les fleurs si tu la stresses un peu en la laissant sécher plus ou si tu fais monter l’EC (stratégie générative).

🎯 Exemple de cycle :

  • VEG : on pousse la croissance végétative (EC plus basse, dryback modéré, plus de runoff).

  • Début de floraison (semaines 1–4) : on limite le stretch et on fait sortir un max de sites floraux (EC plus haute, dryback plus long, moins de runoff).

  • Fin de floraison (semaines 5–7) : on fait gonfler les têtes → on revient à une stratégie végétative.

  • Maturation (2 dernières semaines) : mix des deux. On rince en forçant le runoff, mais on finit plus tôt dans la journée pour garder un bon dryback.

Comment bien démarrer après transplantation

  1. Laine de roche : faire tremper avec solution pH ajusté.

  2. Coco : arroser doucement jusqu’à ce que 2 % du volume s’écoule.

  3. Note le VWC à ce moment-là : c’est ta base.

  4. Laisse sécher jusqu’à atteindre 35 à 40 % de dryback.

  5. Puis commence les irrigations P1 : shots toutes les 15 à 30 minutes, jusqu’à ce que le runoff recommence (2 à 7 %).

Quand introduire les arrosages de maintenance (P2) ?

👉 Tant que le dryback entre deux arrosages reste sous 20 %, pas besoin de P2.👉 Dès que ça dépasse 20 %, ajoute un shot P2 pour maintenir le VWC.👉 Si à la fin de journée tu es encore au-dessus de 20 % de dryback, ajoute encore un shot. Jusqu’à retrouver l’équilibre.

Pour baisser ou augmenter l’EC dans ton substrat :

Baisser EC (croissance végétative) :

  • Plus de runoff pendant P2.

  • Objectif : 8 à 60 % du volume du substrat en runoff par jour.

Augmenter EC (croissance générative) :

  • Très peu de runoff pendant P2.

  • Objectif : 1 à 7 % du volume du substrat en runoff.

L’analyse du runoff : ton retour terrain

  • Prends 2-3 plantes "moyennes" dans ta zone.

  • Place-les dans un bac de récupération.

  • Après les arrosages P2, mesure le volume du runoff + son EC et pH.

  • Compare avec ton capteur pour vérifier s’il est fiable.

  • ⚠️ Si le pH du runoff est plus bas que ta solution, attention : racines en souffrance probable !

Bonus : 3 conseils d’expert Botafarm

  1. Mesure ton shot avec un pichet : ajoute un goutteur dans un verre pour connaître précisément le volume d’un shot.

  2. EC trop haute pour ton mètre ? Dilue ton runoff 50/50 avec de l’eau osmosée, mesure, puis multiplie par 2.

  3. Ta plante évolue, ton substrat aussi : chaque semaine, refais ton test de saturation (field capacity), car les racines prennent de la place et réduisent la rétention d’eau.

Conclusion

L’irrigation de précision, ce n’est pas juste une technique, c’est une philosophie. C’est comprendre que chaque goutte compte, que chaque stress peut devenir une opportunité, et que la vraie magie se passe dans la zone racinaire.

Chez Botafarm, on forme nos cultivateurs à devenir de vrais chefs d’orchestre de leur arrosage. Si tu veux aller plus loin, notre coaching t’apprend à lire ta plante comme un livre ouvert, et à adapter ta stratégie à chaque variété, chaque cycle, chaque objectif.

🌱 Alors maintenant que tu as les clés, à toi de jouer.



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