Comprendre le pH, l’EC, le séchage et la prévention du botrytis : guide complet pour cultivateurs débutants (et rappel utile pour les pros)
- deamspam
- 21 mars
- 4 min de lecture
Quand on se lance dans la culture du cannabis, on découvre rapidement que ce n’est pas qu’une question de lumière et d’eau. Pour obtenir des fleurs d’exception, il faut aussi comprendre des notions comme le pH, l’EC (électroconductivité), les cycles d’irrigation, le séchage, et savoir éviter les maladies comme le botrytis (plus connu sous le nom de « bud rot » ou pourriture des têtes). Dans cet article, on te propose un tour d’horizon clair et détaillé de tous ces points essentiels.
Que tu sois novice ou que tu aies déjà quelques runs à ton actif, tu y trouveras de quoi progresser ou affiner ta technique.
Le pH et l’EC : comment les comprendre et les maîtriser
L’EC (électroconductivité) représente la concentration de sels dissous dans ta solution nutritive. Autrement dit, c’est un indicateur direct de la quantité de nutriments disponibles pour tes plantes. Plus l’EC est élevé, plus ta solution contient de nutriments. Mais attention : un EC trop haut peut brûler les racines, et un EC trop bas peut provoquer des carences.
Le pH, lui, mesure l’acidité ou l’alcalinité de ta solution nutritive. Il influence directement l’absorption des nutriments. Même si ton EC est bon, un mauvais pH peut bloquer certains nutriments. Le pH optimal dépend du substrat, mais en coco ou hydro, vise en général 5.7 à 6.3.
EC et pH : comment ça interagit ?
Quand une plante absorbe des nutriments, elle ne prend pas tous les ions de manière équilibrée. Par exemple, elle peut absorber plus de cations (ions positifs comme le potassium ou le calcium) que d’anions (ions négatifs comme le nitrate). Résultat : le pH de la solution résiduelle peut chuter. C’est ce qu’on observe souvent en milieu de floraison, surtout si les plantes sont sous-alimentées.
Erreur classique : vouloir corriger un pH bas en rinçant à l’eau claire (RO). Mauvaise idée ! Ce rinçage abaisse l’EC mais n’améliore pas le pH. Il peut même empirer les choses en créant un déséquilibre osmotique et en privant la plante de nutriments essentiels. La solution ? Augmenter légèrement les apports avec une solution bien équilibrée pour rétablir le ratio ionique.
VWC et drybacks : gérer l’humidité du substrat sans capteur
VWC (Volumetric Water Content), c’est la quantité d’eau contenue dans ton substrat. En pilotage des cultures (crop steering), on utilise le dryback, c’est-à-dire le pourcentage d’eau que le substrat perd entre deux irrigations. Un dryback de 25 % signifie que ton substrat passe, par exemple, de 75 % à 50 % de VWC.
Si tu n’as pas de capteur, une balance peut faire l’affaire : pèse ton pot sec, puis saturé. La différence de poids correspond à la quantité d’eau absorbée. Tu pourras ainsi estimer la VWC à chaque étape. Et au fil du temps, tu apprendras à reconnaître le poids optimal à la main.
Attention au sur-séchage dans la laine de roche (rockwool)
Le rockwool est très sensible au sur dryback, surtout en début de floraison. Si tu le laisses trop sécher, des poches hydrophobes se créent, rendant l’eau plus difficile à absorber ensuite. Cela diminue la field capacity (capacité de rétention en eau) du substrat. Après quelques sur-séchages, un substrat qui tenait 65 % peut chuter à 30 % de capacité. Résultat : tu perds le contrôle de l’irrigation, le développement floral est compromis, les plantes stretchent trop, et le rendement baisse.
Prévention du botrytis : les bons gestes en culture et au séchage
Le botrytis, ou pourriture grise, est un cauchemar pour tout cultivateur. Il s’installe souvent pendant le séchage, mais ses causes prennent racine bien plus tôt.
Pendant la culture :
• Renforce la santé des plantes avec des apports précoces en silicates pour améliorer la rigidité des parois cellulaires.
• Gère le point de rosée et évite la condensation en fin de cycle lumineux : quand la température chute brusquement, de l’eau peut se déposer sur les fleurs, favorisant le développement fongique.
• Aère bien ton espace, surtout dans les canopées denses. L’air stagnant est l’allié du botrytis.
• Choisis des variétés résistantes, surtout si tu es en serre ou en zone humide.
• Contrôle la taille des têtes : topping ou pinçage à la semaine 2 de floraison peut réduire la densité des buds et faciliter le séchage.
Avant la récolte :
• Ne défan pas tout juste avant de couper : trop de défoliation à chaud crée des plaies dans la zone d’abscission. Ces plaies suintent un liquide sucré… festin idéal pour les spores de moisissures.
• Si tu veux vraiment retirer des feuilles, fais-le 5 à 7 jours avant la récolte, en coupant les pétioles proprement, pour laisser le temps à la plante de cicatriser.
Pendant le séchage :
• Salle propre obligatoire, sinon tu introduis des spores dès le départ.
• Température entre 16 et 20 °C, humidité autour de 60 % descendue lentement vers 55 %.
• Ne sèche pas des plantes malades ou affaiblies : elles n’ont plus de défense contre les moisissures.
• Surveille la condensation : une goutte d’eau qui tombe d’un conduit ou d’un AC mal isolé peut ruiner une récolte entière.
• Évite de sécher des têtes entières très denses, surtout pour les variétés sensibles. Coupe en branches de 60-90 cm pour une meilleure circulation de l’air.
• Laisse quelques feuilles pendant les premiers jours pour ralentir le séchage naturellement et éviter les gradients trop rapides.
• Utilise un outil de mesure de water activity si tu veux jouer dans la cour des grands : c’est ce que les labos de certification utilisent pour garantir la sécurité microbienne du produit.
Et le CO₂ dans tout ça ?
Si tu n’as pas de supplémentation en CO₂, ne dépasse pas 500 à 700 PPFD (intensité lumineuse). Aller au-delà n’apportera pas plus de rendement sans CO₂ additionnel, car les stomates de la plante ne pourront pas suivre la cadence sans un apport externe.
Conclusion
La culture du cannabis, ce n’est pas juste “arroser et attendre”. Chaque détail compte. La compréhension fine du pH, de l’EC, des cycles d’irrigation, du séchage et de la prévention des moisissures fait toute la différence entre une récolte correcte et une production exceptionnelle. En maîtrisant ces paramètres dès le départ, tu poses les bases d’une culture saine, stable et productive.
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